LE BLOG

Leather and Yachts : le savoir-faire artisanal au service de l’économie bleue

Restaurer les cuirs plutôt que les remplacer : c’est la philosophie de Jean-Pascal Decherf. En investissant dans une activité artisanale précieuse dans le secteur du yachting de luxe, il inscrit son geste dans une logique d’économie circulaire et vient renforcer la dynamique de l’économie bleue du territoire.

Interview avec Jean-Pascal Decherf, dirigeant de Leather and Yachts

Pouvez-vous nous présenter votre activité et votre positionnement ?

Je suis restaurateur de cuir, spécialisé dans les yachts. J’ai investi en mars 2025 dans l’activité d’Alain Godefroy, un artisan installé à Nice depuis 20 ans.

La restauration de cuir pour les yachts se situe entre le nettoyage et le remplacement à neuf : on conserve la matière d’origine et on lui redonne un aspect quasi neuf. C’est un savoir-faire artisanal, très manuel, et même artistique dans la création des teintes. Chaque intervention est réalisée directement à bord, au plus près des besoins du client, dans une logique de réactivité et de précision.

*^{Exemple de réalisation – (c) Tous droits réservés – Jean-Pascal DECHERF, dirigeant de Leather and Yachts}*

J’interviens principalement sur des unités de plus de 30 mètres. Ce sont elles qui présentent le plus grand volume de cuir à restaurer et où les attentes en termes de finition justifient pleinement ce type de prestation.

La restauration est moins coûteuse, permet d’éviter la production de nouveaux matériaux et limite la génération de déchets. J’utilise des produits à base d’eau, plus longs à appliquer mais nettement moins agressifs et plus respectueux de l’environnement. Cela permet aussi d’intervenir sans perturber la vie à bord : les occupants peuvent rester sur place, sans nuisances ni inconfort.

*^{(c) Tous droits réservés – Jean-Pascal DECHERF, dirigeant de Leather and Yachts}*

Pourquoi avoir choisi de vous développer sur la Métropole Nice Côte d’Azur ?

Je suis originaire de la région des Hauts de France, et je partageais mon temps entre les deux régions depuis huit ans. Je connaissais donc déjà Nice et la Côte d’Azur avant de décider d’investir dans une activité professionnelle sur le territoire.

Quand l’opportunité s’est présentée de reprendre une activité locale déjà reconnue, cela m’a semblé naturel. Le fait d’évoluer sur un territoire que je connais bien est un atout, d’autant plus que je changeais de secteur d’activité et que je reprenais une activité artisanale à haute valeur ajoutée.

J’ai été convaincu par un écosystème local dense, très riche en initiatives et en compétences.

Comment avez-vous été accompagné dans votre décision d’investir ?

Mon arrivée a été facilitée par deux acteurs clés du territoire. Le soutien de Team Nice Côte d’Azur a été déterminant pour structurer mes prises de contact, identifier les bons interlocuteurs et valoriser mon savoir-faire.

En parallèle, le Riviera Yachting Network m’a permis d’entrer rapidement en lien avec des entreprises spécialisées dans le service aux yachts de grande taille. Ces deux acteurs m’ont fait gagner plusieurs mois de prospection.

Aujourd’hui, je cherche à tisser des relations avec les chantiers navals et les sociétés de gestion pour leur offrir la possibilité d’intégrer mes prestations à leurs offres. L’idée est que la restauration de cuir soit perçue comme un service à forte valeur ajoutée, pouvant s’inscrire dans des propositions globales, cohérentes avec les exigences du secteur.

Quel rôle a joué le Nice Ocean Business Forum dans votre intégration ?

Le Nice Ocean Business Forum a joué un rôle d’accélérateur. En quelques jours, j’ai rencontré des interlocuteurs variés, du monde économique, institutionnel ou associatif. Ce type de forum est précieux pour le secteur de l’économie bleue : il permet de sortir de l’isolement, de mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre et de poser les bases de futures collaborations.

C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai entamé des échanges concrets sur des projets d’éco-conception ou de réemploi de matières. Je compte bien continuer à participer à ce type d’événements, qui offrent aux artisans comme moi une vraie visibilité et l’opportunité de contribuer à une économie bleue plus cohérente et circulaire.

Quelles sont vos priorités pour développer l’activité ?

Cette première année est volontairement dédiée à l’observation, à l’apprentissage et à la consolidation du réseau. Je tiens à préserver la dimension artisanale de mon métier, car c’est ce qui fait sa valeur.

Côté innovation, je suis en discussion avec des acteurs de la transition écologique autour de la réutilisation de matériaux et de nouvelles approches, notamment numériques.

Certaines idées émergent, autour de solutions de gestion de flux ou d’optimisation des ressources, en lien avec d’autres entreprises implantées sur le territoire. Cela reste en construction, mais je suis convaincu que des solutions sobres et ingénieuses peuvent émerger dans cet univers.

Contact :

Jean-Pascal Decherf, dirigeant de Leather and Yachts

Site internet : https://leatherandyachts.com/